samedi 17 janvier 2009

Hall

Fuckin borthel! Je traverse le quartier industriel, j’y travaillais, ça prend des heures avant que le bus arrive, c’est déprimant, le résidentiel autant, me renseigne au chauffeur d’autobus, ça me déplait. Je suis au bout de la ville c’est comme si on me demandais un rapport oral mélangé dans les arrêts. Une escapade quartier classe moyenne façon de faire tordue. Je vais trop loin. L’industriel laid, laid autant que l’architecture domestique année cinquante. Je sort de chez la vierge j’entend “ Cé qui fait là lui?” Elle baîlle, les cigarettes sentent bon. And he met virgin lesbian, sans un sourire, une moue, coupe le sucre avec le calme de la même vierge. Elle me réfère ailleurs disant qu’elle ne soignais rien. Sanctuaire des âmes mortes sur tablette, des âmes qui pourtant courrent comme ce vieux qui crie “Ni maître, ni prêtre” la vierge est angoissée. Elle n’arrête pas de chanter, c’est beau comme l’hiver, les bla bla bla, l’enfer, l’apitoiement, le football, ne plus rien dire, ce qui, qu’injure des jeunes qui tapent dessus, cruel on sait plus ou les mettre. Je ne me met plus. La vierge dans un terrain vague fait tourner une ribambelle de ruban gris. Drive-in voie de service une chaîne bloque l’entrée, elle n’apprend de leçon que de la vie. J’entre dans le hall mange une baguette, fromage gelé sur le comptoir. Elle a toujours le sens de l’orientation ça exclus l’abus sexuel.


Je veux extirper des bouts de peau de la grosseur d’un rôtis. La louange a force ça donne rien. Pis je te voé dans tévé, t’est une star moé un nobody. J’voé yinc toé. Je pense que je vas a fermer si éloigné chu pas éclairé. Tu prête tes bijoux à ta sœur pour qu’elle les pawne, tu dis qu’elle est violente, étrange qu’en fin de mois elle ais tant besoin d’argent. Elle va finir sa brosse sur un temps rare. Vous vous êtes promise une à l’autre. Ai demandé au cubain ce qu’il pensait de tout ça, de grande femme mais… Tu pars accompagnée elle a versée l’argent, tu t’accroche à elle, vous êtes montées sur des échasses. Le cubain rigole mais comme je suis raciste… Je vous suis en sortant du bus pour toujours ne rien dire parce que la peur de donner un sens vraiment vraiment une menterie éternelle comme la météo cachée derrière le rideau, continuer au plus criss… Vous faites sauter des choses avec l’argent un déficit d’érection de cinquante mille dollars. Couchées sur la banquette arrière d’un truck, un chevrolet Silverado, les muses s’en vont. Je suis perdu dans les miroirs du hall. Y’a des grans yeule dans la place, ça caquette, ça jacasse. J’écris dans les bruits intimes du hall. J’entend des pages tournées des casiers qui glissent. Pris entre Sainte-Catherine et Notre-Dame les deux vieilles filles longeant le fleuve a suivre la signalisation, verte pas mûres mur à mur avec les même mots, les même marteaux pensant à Martel cet inconnu de génie mort qui vous hante. Pauvre type! Boire, fumer l’imfumable pour finir dans un motel cheap sur sex road, seul, a vouloir que ça arrête, a s’en péter la tête, en attendant le corps de police pour des nuits en cage avec un pic en plastique en crevant enculé. Dans le hall ils me prennent pour un pique assiette, ai regardé par la fenêtre, c’est sympa, chandelles et tout, un autre endroit à la camaraderie débauchée. La vierge fait claquer ses bottes comme Ilsa ça impressionne. Elle chante encore, on prend des photos le flash t’énerve. Tu croie que je rie de vous deux, en manque, parlant seule, cherchant le fric pour être “comfortably numbed”. Dans le bus y’a deux rigolos, deux smattes plate, du genre a rire faux comme à la radio. Sortir pour se mettre après le poète amérindien se mettre sans peur abandonné au grand manitou pis venir pour vite s’en retourner au bord du comptoir seul dans le silence des spoken words assommant se pognant le vit devant la vierge nue qui préfère Barry White. Non! Non! T’embrouille pas c’est le hall, j’entend b.g. dans la bouche de la vierge, bon gars? Bon genre? Quand la peur embarque dans mon cœur avec ma bière su a poche en y allant avec Saint-François-D’Assise sur son arrière train et elle me parle du milieu comme on parle du milieu interlope. Je suis en périphérie. La police rue Ontario y’a que ça, une rue transversale le plateau plus rien. Pis la vierge qui rie ses bras repliés sur des sacs c’est
la tendresse qui manque impossible quétaine une âme avec des mots doux ma main sur ses bras.


Odeur d’acier soudé “grindé”. Je lui ai pas donné la bonne direction. La vierge passe en jaquette, un homme cache son arrière train. Chez toi y’a un parfum d’alcool et de mâle l’odeur de ceux qui veillent tard. Tu les invite pour calmer les bleu de tes brosses tu place des coussins c’est toujours angélique. –Bernard! T’est beau malgré ta liposystrophie. Je me suis presque battu. À trop vouloir être cool on en meurt, coolness du dépit c’est bête tu me suis
pu en cherchant avec ton mal céant cian sciant buckshot bucksaw ribaude au rabot tirant tarot la musique sic sick and tired I’m gettin lost lust des petits mots du Velvet underground pour pas devenir cool à la mode loin la symphonie je l’arrache rush erreur.


Tôt le matin je me tiens au chaud dans le hall. J’écris sur le comptoir, devant moi une énorme page de journal. Ai marché. J’attend le truck, les gens sortent pour fumer, ils entrent pour bosser. Quinze minutes une demie heure encore. Elles devraient être là. Un gars sur la cruise “He was looking for entertainement” pour ce que ça veux dire… Ai sortis mon anglais du jeudi un gars de Toronto. Ça baîlle ça soupire devant l’ascenceur qui sonne. Elles arrivent pas c’est long… Bizarre… en retard. Y’a de ces matins! Lèche vitrine, vêtements, livres, souliers, télés, me réchauffe j’attend… Je fredonne pour calmer mon angoisse. La vierge de pépère arrive right on time! Parfum entre le fond de tonne et l’after shave, l’harmoniciste joue “Besa me mucho”. Encore une fois c’est l’allongé la vierge à l’arrière salle, Nabokov serait heureux. Les histoires de territoire je laisse ça aux jeunes. Wild and smelling shit! Dans le hall le miroir la vierge me menace, le rasta me serre la main. J’oublie les caméras. Ça renifle ça marche d’un pas rapide. Je vais entendre longtemps. They speak english rapide. They fuckin disturb me! Get a life! La vierge fait les cent pas. J’attend j’attend and they brag loud, ça klaxonne le truck se stationne en double, les portes grinçent un travailleur siffle… Ça tousse. Y’a pas que la vierge qui souffre le bonhomme se décrotte le nez. Y’a foule on est trois ça entre ça sort, carillon à l’église Saint-James. Elles cherchent un logement sur le plateau. Les petites annonces sont pleines. Elles ont les moyens ou se font des idées?


J’entend la gérante m’appeler monsieur, c’est bien, j’essairai de pas gâter la journée. Les corps n’exhultent plus les carcasses de cinquante ans la pulsion, le cœur, un snare, un snake, cymbale, boa artificiel. Je me tourne à gauche pour n’y voir que des bobos promettant un monde meilleur jeudi un monde meilleur et sans y croire je bouffe la mélasse du pauvre pendant qu’eux hypocrites et c’est de queues qu’il s’agit eux enculent le vaste cul du monde. Je vais au hall malgré ma peur basique viscérale j’attend personne le hall c’est aussi fait pour pleurer. Des visages inconnus qui ne s’arrêteront pas les larmes monsieur les larmes madame c’est pour vous maintenant on rie fort on rie clair drôle de se voir en larmes. Je t’attend ma vierge je t’attend on s’en feras des beaux jours encore et encore. Je répéterai à l’éternité que j’ai mal mal a mes faiblesses mes manques, tous, les yeux ouverts l’âme au vif. J’ai peur qu’elle me confonde avec un de ces horribles assasasins un de ceux qui prennent la vie de l’autre. Je suis pas un de ceux là je veux rester tranquille pépère vivre et laisser vivre c’est tout. Une bonne pâte un gros bonnasse qui jacasse. Y’a rien a faire le cerveau plein oublie moi oublie moi, mal aux mains d’avoir voulus égorger le temps. Ai plus l’age pour m’étonner des rayons néons du centre ville y’a des portes… Je vais te chercher dansle truck. Je négocie pour quatre vingt dix ça discute j’arrête. Je cherche un endroit pour ma carte bancaire. Huit heure j’attend y’en a un autre il siffle and they still talk, les pieds se secouent y’a de la neige ce matin. Le mec est toujours là il parle une langue étrange. Dans l’écho je dis pas un mot. Je lis une prière ay Saint-Esprit. Bomber jacket, battle pant le gars attend, il perd son temps parle dans son walkie-talkie donne sa position. Huit heure vingt, le gars parle slave. Je me cache dans un coin du comptoir. Elles arrivent jamais avant neuf heure. La température pas bonne l’ascenceur sonne, j’entend un son techno un sifflement. Les cartes magnétiques ouvrent les portes.Le gars est au restaurant d’en face pour son petit déjeuner. Je traîne dans le hall. Ça chuchote, qu’elles arrivent que je sacre mon camp. Je pense à votre façon de ramasser les grenailles sur le comptoir d’en faire des lignes à la façon des cokeux. Y’a que le hall ou je ne peux dormir les escalier, le parking m’y glisser en douce pour me surprendre. Parfum de cuir. Elles veulent se mettre en forme en dansant dans le hall c’est idiot! Ils vont leurs arracher la tête. Vous êtes là ce soir avant le hall vous êtes là avec tout vos tics tout vos tocs on parle vous avez de la difficulté a me regarder dans les yeux, tu ferme le frigo, la porte est pas ajusté, tu tiens ma main. Je prend mon air effaré. Tu dis que je suis pas un trou du cul. Je crois le Cubain. Je m’excuse. Vous laissez de vieilles capotes, des ziplocks. Parfum d’orange.Ça grince dans le hall ça grince dans ma tête, sénile, sénile, ça l’air que tu va te pogner le beigne cette semaine ils vont en slaquer une. T-shirt à l’effigie du Che trente dollars c’est pas dans mes valeurs. Vous cherchez toujours un logement, avec nous y’a une altermondialiste déjantée. Vous parlez fort, à la radio Copeland, une musique américaine. Je m’en tiens au joual ça vaux le français colonisé. Ce matin t’est blême. Y’a un mickey près du cendrier, la sécurité courre au plus pressé, la solitude a se morfondre. Vous discutez macro, micro économie. Y’a de la paperasse abandonnée sur le comptoir. Hall des invertis, ils essaient de me bousculer sont pas tous beaux et fin. Vous voulez me réciter un poême, une grande gueule caquette, les invertis attendent pour sortir, j’entend un mauvais rire, dans le hall y’a deux pénis en métal, le gland vers le haut, ça s’intitule my ego my omnipotence. Robes de soirées, étendues sur les chaises, épuisées. Je ne désire que des murmures pas d’éclat que des murmures qui s’arrachent au son trop grap. Tu me prend la cuisse tu plie tes doigts, je me blottis contre toi. Je savais pas que tu réagirais comme ça. Ils te nomment sémillantes danseuse nue avec la paluche en arrière pensée, les bums ça meurt mal, à la façon des bouchers. Je t’attend encore, une heure passe, les voix éclatent, la lumière aussi, un gardien est là, y’a personne derrière le comptoir. La verrière est suspendue à des câbles d’acier, un bronze chevalin trône à gauche j’attend… les ascenceurs sonnent c’est pas le hall des pas perdus, c’est le temple du babillage. Vous discutez sur un banc, les gens déposent des vêtements, ai faim, en face y’a un escalier. Je suis gêné assis dans la même position que le bronze de Rodin. Un bébé pleure, l’angoisse, tu pars en soupirant, talk, talk, talk, and loud, ça fait votre affaire. Vous croyez reconnaître quelqu’un c’est un polonais. Sept heure quarante cinq, trop tôt, tu fait des tut, tut, tut, d’une façon exaspérante quelqu’un tousse. Un évangéliste a laissé la parole de Matthieu sur les parcomètres. J’attend, ai plus de cigarettes, huit heure huit, un journal cite un anonyme qui dénonce les camps en Chine ça fait la joie du quartier chinois. Au comptoir ça renifle… Te voilà maniaque à la tuque rose du Chili, t’est aussi fade que moi tu quitte le refuge avant neuf heure. J’entend rouler un aspirateur. J’enrage. T’est de mauvaise humeur, le bonhomme carté est sortis. Dans le bas de la ville y’a des anges d’argile des déboires agiles des enfants fragiles des matins débiles des soleils difficiles des lunes civiles des terreurs immobiles.


Tu reviens d’la job, bein assise dans ton muscle car comme avant dans le temps des snack-bar pis du coke à cinq cennes non ma grosse c’est finis ce temps là ton gazole coûte la peau d’un fellah iraqi tu t’en sacre puisque c’est loin d’ici ça m’ennuie mon amie ça m’ennuie de te savoir loin, une chanson, un effi, un fi, un fa un la un mi, et je tète je tète devant elle a aimer les grosses dégueulasses. Grosse maudite folle tu rêve de cocaïne, les agents montrent le bloc cellulaire, en face l’hôtel Taj Mahal, les morrons s’engouffrent dans le hall, même le robineux sait que je t’attend, il se demande pourquoi je marche comme ça “cause he wants to know” répond un client. Je reste près du cendrier. La police passe. Tu dis “I am gonna check out that dog that’s the kind I have at home” Délicieux parfum vous discutez en fumant encore des portes qui grincent, un homme chante, une femme essais de téléphoner, un taxi prend des passagers. Un chien jappe, suis assis sur les chaises à Goulet, vous dormez sur le trottoir. Ils réparent l’alarme incendie du hall, ça démarre pour un test, ça rajoute à l’urgence. J’attend assis dans l’escalier, entend “jambon français”. Je veux pas que tu me vois par la vitrine. Je regarde les gens s’activer. I am not a tourist! Je suis pas en retard mais attardé retardé flat et plate! Tu attend comme moi, changement de la garde, tu fredonne le thème de Twilight Zone derrière y’a le cliquetis des guichets le frotti des rames. J’ose pas regarder, je suis surveillé tout est en ordre, silhouette sous une couverture, vous discutez à l’abri des caméras. Sur un escabeau un ouvrier tire un joint de scellant. Tu me dis de faire vite. Je ne suis pas en danger ça m’irrite, tout entendu, tout entendu tu nous a toute passé dessus, une morte. Tu passe tu te cherche un lunch quand tu mange pas tu deviens méchante. Je suis seul entouré d’ivrognes de pervers. Je suis l’un d’eux la yeule croche. Le temps passe je reste là dans le hall pareil partout, y’a rien a voir. Vous parles de chatte en rébette, ça m’énerve, vous voulez mettre un Q-tips dans la chatte de la chatte, c’est de la folie furieuse. –Tu va mourir Bernard, tu va mourir a vouloir éteindre ta conscience. Bernard la mort me fait horreur. La mort givré. Je reste silencieuse Bernard cette vie à mort tu la connais.


Dans le bas de la ville les gens crient par dessus le bruit, pourrie! Pourrie! T’est vraiment une fille de la rue Ontario tu cruise avec mononk habillée comme les gueurdas qu’on voé su’é’affiches. Tu me crache dans face avec ton maquillage de vieille pute. Pourquoi tu niaise dans le hall? Tu me trouve un air pédé quand tu me regarde je me sent moins que rien je fait des katas. La gérante du hall dis combattre le système, y résister, c’est de la bullshitt elle vend de l’alcool après la fermeture, toute pour du cash avec son discours simple go-gauche bête. –T’est affreux Bernard, véléïtaire comme toujours. Parfum de café.Je prend les mots au pied de la lettre comme si elle marchait. – Bernard tu me parle de la grèce antique, tu parle de la Chine, de ton amant chinois, porasme, peau rasme, orasme, pour asthme, Erasme. La vierge veux me marcher dessus, dans le hall un gars demande une couple de cents, ça chuchote autant que ça hurle avec de beaux complets. Le truck ronronne, tu devrais arriver, le gars porte un t-shirt Harley Davidson, il me demande du feu et m’offre du pot, des cigarettes de toute les marques. Ça sent l’arnaque, les gens vont travailler en lâchant des gaz. “Maybe you have some change to help me out” y’a de ces ostie de formule. Un gars entre avec un réservoir d’essence de quoi faire sauter le hall, à quel saint je ressemble il me demande du change et des cigarettes. Je compte les buildings, ça ricane, l’angoisse, y’a un parfum parfait.


- Bernard! La trahison viens d’une poignée de main que tu crois franche. Tu chante summertime c’est un cliché emmerdant. La vierge de la rue Ontario se lisse les cheveux et me regarde assis au comptoir. Les jeux de marelle sur l’asphalte, le soleil frappe, les voisins écoutent du rap, mapetite tabarnak! Moé m’a l’avertir ton père! Tu peux pas il est mort. C’est pas l’histoire de Marie Gagnon, la vierge aux cheveux lissé est en manque elle raconte de la bullshit et vend des condoms. – Bernard ! Tu me remplis de merde tu me fatigue. Je fait des passes pour payer la roche. Je sais Bernard tu me laisseras là. C’est bête Bernard je pense encore au hall à toi qui t’y endort. Tu te jette Bernard tu te retrouveras la face écrasée sur l’asphalte… Tu te jette en geai anglais puisque de désespoir tout est permis amène a boire c’est permis surtout le soir dans l’appentis derrière le noir le mot d’esprit amène a boire on me l’a dis.
- S’t’une fille de l’est comme dans les poèmes à Francoeur une fille de cœur trop accrochée on la voé shaker au coin de la rue a marche pi a marche en tabarnak a change de nom comme a change de souliers les talons hauts touches y pas s’t’a moé. À pèse cent livres sur le b.s. son corps tout a toué tout tatoué.
Dans le hall un autre siffleux. La vierge c’est pas une petite grosse au g-string qui dépasse.
- J’ai vu tes deux malfrats dans le hall Bernard, y’en a un qui a demandé des kleenex pour chier. Il est d’une génération qui donne de la crème arabe.


J’écris sur le comptoir le concierge donne un coup de balai. Le parfum me rend fou. – Bernard ce matin je suis gelé mes amies m’ont lavé. J’ai plus toute ma tête. Le siffleux, sunshine of your love. Je m’épuise en niaiserie, les gens font pas de cas “they are as nobody as I am” des talons claquent j’exaspère les travailleurs. La vierge passe le truck est figé dans un bouchon. J’attend comme elle attend son fix. Le siffleux est enveloppé d’un parfum de gin. – Pardonne moi Bernard. Je sais pas m’exprimer. Bernard ma face est bien là ou elle est. Je pense au hall a mourir aussi. De l’hôpital Voghel aux stèles funéraire Berson. Le hall est fermé “affirmatif” “classy and classic”. J’y retourne quand même, une exposition, des œuvres d’enfants. J’entend un enregistrement, un bip aussi des pas qui claquent, un téléphone sonne, l’écho des enfants. Au bout du hall y’a des tables des chaises la vierge travaille avec son téléphone portable, y’a un beau silence. Elle mange des nachos. La vitrine est tapissée de silhouettes humaines. Je m’assois dans un fauteuil ça sent la charogne, un homme dépose un sac, le fauteuil est humide y’a des biscuits oréo machouilés. J’entend des voix une langue que je connais pas. Je suis surveillé par caméra.


Soudain tout est calme, sur la table une carte du quartier, les murs sont lambrissés de bois, frêne, érable. Les plombiers entrent des tuyaux. Les cloches de la cathédrale sonnent des funérailles. Je quadrille, Bleury, Sainte-Catherine, Aylmer, Mayor, le siffleux entre, numéro du parcomètre, de l’horodateur F trois cent. Le siffleux demande si je suis agent secret, il échappe de la monnaie douze cents que je garde. Je pense aux échasses de la vierge. Ça cogne, ça bûche, ça swing par dessus tout ça j’entend un air de violoncelle. Une lolita me demande du feu. Je niaise comme un nègre chômeur de L.A. Je niaise à Montréal attendant l’émeute, l’émeute sentimentale, l’émeute émouvante comme un vol de truck réussis. J’entend son rire hystérique pis ses sandales qui claquent, ça m’énerve, ça m’énerve, manie, maniaque, caméra, caméra, ronde comme un sein tu m’observe. La vierge me demande si le bus station est ouvert on saturday, le hall change de dimension, les voix se perdent c’est un long murmure, canadian hall, mobilier de bois franc. Am I a fucker? That’s what they say. Dans une boutique elle plie des g-string. C’est confortable dans le hall. On m’a piqué mon coin de solitaire un bengladeshi parle, God is forgiven, le hall c’est le départ définitif. – Toi Bernard t’est resté accroché au hall t’ose pas monter. La député passe dans le hall elle me salue d’un regard. Vous vous faites enfirouâper par une grosse crapule, un noir stationne sa mercédès. Je reste dans le hall tout en érable. Je suis dans mon cuir, dans mon coin solitaire, la vierge regarde une carte postale. J’entend le chariot d’entretien ménager, la porte claque et moi et moi un téléphone sonne l’ascenceur aussi, l’agent de sécurité parle dans son radio émetteur. Le hall c’est la salle des mots perdus. Le cireur de souliers discute avec l’aiguilleur du temps qui passe. La vierge dort sur la table dans l’alcôve, elle se réveille, parle dans son portable et me regarde, talk, talk, talk, interdit de fumer dans le hall, terrible ces obsessions, lui j’y aime pas la face. J’entend de l’anglais toujours de l’anglais!!! Je fume assis dans les mégots, la porte claque plus fort. Talking loud today in the hall! Y’a que le concierge et le gardien qui parlent français. Dans un hall t’existe pas. La place Ville Marie a la tête dans les nuages. Y’a des américains mongol qui attendent de pénétrer, c’est un viol, dans le hall. Je suis dans mon coin tranquille, les touristes sont “confuzed”, tout a coup le silence ça fait du bien. Les semelles de caoutchouc couïnent sur le marbre. Un asiatique s’assois. J’entend de la musique orientale. Voilà! Y’a un escalier roulant dans le hall, fonctionne pas. En vrai malade j’écrase mes poings sur mes oreilles. Fond sonore Chet Baker et le système de ventilation. Comme toujours c’est l’écho et les mots se perdent pendant que deux hommes armés transportent du cash. Les escaliers roulant ont un petit beat africain. Le vigile compte les clients on entre dans le hall comme dans une église ça sile par dessus le silence. Je sort, un type arrête sa bagnole. L’asiatique se promène avec l’inscription mental problem sur la poitrine. Il a eu affaire à la justice un problème à McGill. Il dégage des fréquences qui peuvent causer une crise cardiaque une embolie and delusion. Il est parano du genre radio actif. Je nommerais ça le syndrome d’Iwo Jïma. C’est juste un chinois dépressif. La vierge de la rue Ontario tout s’qu’a veux s’t’une ride de char jusqu’à main se montrer la face dans les clubs ti-pop en haut de Sherbrooke se montrer la face pis le nombril en se moquant des pluies acides dans un T-Bird dans un Hummer pas’qu’à soère c’est la première pis la dernière nuitte à s’accrocher pis tout le kit… Je me fait poussailler dans le hall. La vierge est intéressé par mon propos sur la souffrance. L’asiatique, le chinois a de mauvaises relations familiales je peux pas en dire plus bien caché dans le hall. Le chinois angoissé manque de tabac, un gars parle anglais au téléphone public, la vierge assise à une table remplis des formulaires, dehors, une livraison de bière. La vierge part, le mobilier est tout blanc, ces voix toujours ces voix, un employé parle à voix haute. Une voix d’enfant… Aucun respect… Ma vierge, ma fraise du Lac Saint-Jean, on dis beluette, ma beluette avec ton accent dans le hall j’ai eu peur j’ai peur trop smooth pour que rien ne se cache derrière, strange broue isnt it? Un technicien répare le téléphone, il a le souffle court, un bruit de tournevis électrique les vis grincent. Ils prennent des shots de V.J. devant le hall. Gestapom erranienne gestapo eurasienne. La vierge me salue. Un camion de cloison sèche est stationné, les ouvriers parlent fort et français. La grosse a toujours son rire plate. – Bernard si tu sais ce que je fait donne moi un coup de pied au cul. Quand elle est seule la grosse rie moins fort. C’est plus calme au comptoir, un buzzer, un poster d’engagement ultime déposé là. Plein de bruits agaçants, crazy! Louzy! Le stationnement est libre. J’entend du piano et du criss d’anglais! Un accordeur! Vous serez pas là avant neuf heure, rien encore toujours accoté au comptoir. Le chinois s’en va bosser termine sa période de probation. Neuf heure vous et le carillon pile poil!!!


J’attend le tabac dans le hall, le chinois est pas arrivé, je regarde les gougounes à m’en écoeurer. Le prix de la pipe est aligné sur le prix de la dope, vingt piasses la pipe, vingt piasses le quart. – Bernard ça sert à rien de te parler t’a réponse à tout. Y’a quelque voix le truck est stationné. La vierge cheveux mauve entre. Sur Sainte-Catherine y’a un fif qui veux jouer aux bras. Au hall y’a des rappers qui blowent pendant qu’un gars essais de dormir. Un autiste psychotique épileptique entre deux convulsions cri “fuckin face!” Bon! Un autre avec une histoire a dormir debout, il a perdu ses clés veux des tickets d’autobus pour enfin bummer une cigarette… Il a l’air gentil faut pas se fier aux apparences… Vous parlez de féggott qui se moquent maricon! Maricon dans le hall a engueuler les ouvriers de l’entretien ménager maricon vieille pute qui demande un bureau une chambre dans l’édifice avec les clés de senor un bureau pour relire des… Climatisation, un homme s’amuse avec son téléphone portable, sur une table le magazine Fugues. Je sent l’air frais dans mon dos. J’attend, j’entend wow! La caméra observe… ça sent la soupe… La vierge et sa copine se promènent le cul à l’air. Elle répète un numéro. Elles prennent une chambre rue Dorion, le numéro c’est l’événement le délit codifié par les policiers. Elles attirent l’attention commencent la journée dans les vapes. Suis pas seul dans le hall vous dînez, un homme arrive avec son laptop. Je trouve pas ce que je cherche, une voix… des voix… En sortant le chinois crie – Monsieur! Monsieur! Pourtant ai pris qu’un journal, il me fait un sourire. Vous portez de laides sandales, doux silence, la vierge me dis bonjour, des pas, des portes, le portable du chinois sonne.. Il parle du temps qu’il fait on s’observe. Tatooed face rue Ontario souffrance. La vierge s’accroche à sa partner une roche et tout s’arrête. J’entend les escalators. Je me plante. Un bip intermittent. Le siffleux marche comme si l’avenir du monde dépendais de lui. Un noir sort des chaussures dernière mode, un enfant pleure… Le chinois vide trois cent soixante quinze mililitres de rhum carioca. La mort un visage gris cendre.


- Bernard! J’ai peur j’ai peur ça essaye des religions comme ont essais des pantalons. Des fous qui s’excommunient croyant avoir la vérité comme patrie maudit! Maudit! Je me tiens loin du manteau ample de Dieu. Bernard! L’asiatique d’une secte sèche Bouddha te dédouane à mort, à mort l’amour à mort des véreux pugnace choquant. Ma chienne de mort tu m’auras pas je crèverai pas comme ça, je crèverai pas là, tiens toi loin de moi maudit verras tu te tairas tu te tueras mort à bas. T’est un estie de sauvage Bernard! Parle à l’arbre, parle à l’arbre. La fratrie cycliste défile un philosophe quitte le hall. J’entend décès au téléphone. Il communie dans le hall. Le truck tire une boîte de carton. La vierge cherche le dépôt. Vous dinez encore je quitte la tête dans les mains. Le chinois “is just visiting” c’est un mensonge. Demande au cochon il va te le dire. Dans l’escalier la vierge essais de se tasser. Le chinois est disparu en lisant le New-York Time là bas le chinatown est plus grand… Dans le hall vous parlez fort y’a une odeur de camphre. Les étudiants sont des huns, des barbares, courant d’air les portes s’ouvrent seules, on est un peu trop ici. La vierge lis sur sa bouteille de liquide blanc. Un homme pieds et torse nu de fait claquer la langue. L’échafaud de l’église Saint-James disparaît la rue est fermée un ouvrier décharge un camion. Je le traîte de mongol il fredonne un air plate qui m’irrite. “Stay away from him” Vous êtes perspicaces vous me soupçonnez de consulter un psychiatre. Y’a un écriteau qui dis “Tipping is not a city in China” vous me prenezpour un débile patenté, condescendantes voilà ce que vous êtes. Y’a les cireurs de plancher, les installateurs de système. Je suis l’innocent le simplet de l’endroit, les courtiers m’appellent ti-pit c’est vraiment des chics types! Tout à leur conversation, conservation, le hall, babel, wreck center, ma place dans une alcôve. On me demande comment se rendre à la basilique, le chinois prie là, t’est encore là ma grande toxico de la rue Ontario, tu te balance, tu te désosse, et t’enlève tes souliers t’a mal aux pieds. Tu crie – Bernard! Maintenant j’entend tes pieds glisser dans le hall, un huard aussi, des talons quelques voix et la pesanteur d’un cénacle.

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